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Qui ne connaît pas ce slogan : «  On trouve tout à la Samaritaine ». Cet ensemble de magasins parisiens était connu dans toute la France comme à l’étranger. Des touristes, venant parfois de l’autre côté de la terre incluaient dans leur visite de la ville un passage dans ce magasin.

Les fondateurs de La Samaritaine étaient des novateurs en matière de commerce de distribution.

Ils étaient dans la continuité de Aristide Boucicaut, fondateur du magasin « Au Bon Marché ».

Émile Zola s’est inspiré de cet homme pour écrire « Pot Bouille » et « Au bonheur des dames ».

Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay étaient non seulement des commerçants avisés, entreprenants et tournés vers l’avenir, ils furent aussi des pionniers dans le traitement des rapports entre les employés et les patrons.

La Fondation Cognacq-Jay encourageait les familles à procréer. Les employés de La Samaritaine bénéficiaient d’avantages divers comme l’organisation d’activités sportives et culturelles. Certes, c’était ce qu’on appelle le « paternalisme ». Mais par rapport à la maltraitance des ouvriers et employés à la même époque, cela était louable.

Les époux Cognacq-Jay étaient en symbiose avec leur époque. Quand il fut question d’agrandir leurs magasins ils firent appel à de grands architectes et créateurs du moment.

De la fin du XIXe siècle jusqu’en 1933 (et même plus tard) ce fut Frantz Jourdain qui conçut et fit bâtir les immeubles d’origine de La Samaritaine créant une véritable œuvre d’art.

En 1924, suite à un refus des plans d’aménagement en bordure de Seine, c’est Henri Sauvage qui va concevoir ces belles façades de style Art Déco qui se terminent en gradins.

Progressivement, le commerce et la grande distribution se modifient au point que le concept du grand magasin comme La Samaritaine devient obsolète.

Les successeurs des époux Cognacq-Jay doivent céder leur bien à LVMH en 2001. En 2005, le magasin ferme ses portes pour y effectuer des travaux de mise en conformité. En réalité c’est une fermeture définitive.

 

Un projet de rénovation est présenté en 2008 prévoyant une diversité d’usage des bâtiments, commerce, hôtellerie, logements sociaux et même une crèche. La ville de Paris n’est pas contre.

Mais, des riverains et des défenseurs du patrimoine commencent à protester.

Voici donc que ressurgissent les nouveaux « conservateurs » opposant à leur époque, qui comme leurs prédécesseurs qui eux, contestèrent la Tour Eiffel, le Centre Pompidou, la Pyramide du Louvre et je ne sais quoi encore.

Dès l’instant, où, à Paris un projet de construction qui ne soit pas une « copie » de ce qui existe, (et encore !) il y a refus et rejet.

Lorsque Napoléon III et son compère Hausmann décidèrent de redessiner Paris, de reconstruire une grande partie du centre de la ville, afin de l’adapter à ce monde nouveau qui se présentait à l’époque, il est probable que les mêmes esprits se manifestèrent.

Heureusement pour nous que nos « compères » passèrent outre.

Sinon, le Paris que nous connaissons, que nous aimons, qui fait l’admiration du monde entier n’existerait pas.

Certes, les travaux de ces « compères » éventrèrent le vieux Paris, avec ses ruelles, ses impasses, ses cours en cascades, ses passages plus ou moins secrets mais noirs de crasses et malodorants.

Ils chassèrent les habitants pauvres de ces quartiers pour les reléguer vers les nouveaux arrondissements comme les XVe, XIIe, XIXe et XXe.

Les nouveaux bâtiments construits selon des règles d’architecture dites « haussmanniennes » étaient bien trop luxueux et pour y habiter il fallait disposer d’une solide bourse.

En contrepartie, que de belles avenues, larges, exposant de magnifiques perspectives, et aussi permettant une meilleure circulation des fiacres, omnibus, landaus et autres voitures qui depuis plusieurs années s’engluaient dans des encombrements sans nom. Déjà !

Un processus de rejet et d’opposition apparut lorsque le président Pompidou, admirateur et bon connaisseur de l’art contemporain fit part de ses projets de réaménagement de certains quartiers de la capitale.

Disparu prématurément, de ses idées il ne reste que le centre d’art qui porte son nom et l’aménagement de la circulation automobile sur les rives de la Seine.

Cette dernière est actuellement remise en cause par des

« nouveaux contestataires qui se disent écologistes ».

Le président Pompidou  commettra néanmoins l’erreur de prévoir la démolition des Halles de Baltard. Peut-être que si la maladie ne l’avait pas diminué, il se serait aperçut de celle-ci avant le premier coup de pioche ?

 

Alors, aujourd’hui ces opposant à la nouvelle architecture qui doit rénover La Samaritaine vont encore contribuer à faire de Paris une ville qui se transforme en grenier où on trouve tous les vieux jouets, les berceaux, les boîtes à ouvrage, les vieux livres, enfin tout ce qui fait surgir une larme à l’œil lorsqu’on découvre tous ces « trésors ».

Mais un grenier, ce n’est pas là que la vie se trouve.

Toutes les grandes capitales du monde se dotent d’édifices qui étalent au grand jour les talents des architectes de XXe et XXIe siècle. Et des grands architectes talentueux, nous en avons.

C’est à l’étranger qu’ils peuvent le mieux faire éclater leurs trouvailles et leur ingéniosité créatrice.

 

Pour la rénovation de la Samaritaine, bougeons-nous.
On peut exprimer son avis en allant consulter les sites :

projet.samaritaine.com

collectif-samaritaine.fr

 

 

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