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Alerte pollution !
La planète est en danger !
Sauvons le genre humain !
Que de menaces sur nos pauvres têtes d’humains de
tous sexes et de toutes couleurs.
Alors, pour nous sauver, nous protéger, prendre soin de notre santé, nos édiles, surtout les « grands », ceux et celles des grandes métropoles nous concoctent de bonnes dispositions.
Pour bien coller à l’actualité, il faut s’intéresser à la pollution générée par les émissions de particules fines qui obstruent en premier lieu la visibilité de l’air puis ensuite, ou en même temps, nos conduits respiratoires.
Depuis quelques jours (nous sommes mi-mars 2015) effectivement l’air de Paris est moins transparent. Il y a pollution à un niveau d’alerte.
En conséquence, la Maire de la ville, en collaboration avec le Préfet de Paris et le ministère de l’Écologie, ont décidé de mettre en place la circulation des automobiles d’une manière alternée.
Les véhicules immatriculés avec un chiffre final pair pourront rouler les jours pairs et les impairs les jours impairs.
Car, bien sûr, si, il y a pollution, la cause principale
c’est la voiture automobile, la « toto » à pépé ou au
PDG ou encore à la star médiatique.
Grâce à cette mesure hautement réfléchie,
superbement technique, dont le résultat est garanti,
nous allons enfin pouvoir respirer à poumons ouverts
et à grandes inspirations.
Cessons de plaisanter, car cette affaire est sérieuse.
Que notre vie de citadins, qui habitons des grandes métropoles où la concentration des habitants est forte, soit génératrice de pollutions diverses, c’est inévitable et évident.
Cela dit, les causes de ces pollutions sont elles aussi multiples. Les moteurs thermiques qui servent à faire circuler des automobiles, des motocyclettes, des scooters, des camions, des autobus et des autocars, font partie des systèmes polluants.
Ces moteurs thermiques sont aussi utilisés dans le bâtiment (compresseurs, bétonnières, générateurs électrogènes et sûrement d’autres machines).
Ces moteurs thermiques sont de types différents ne serait-ce que par le carburant qu’ils utilisent.
L’essence normale, sans plomb, bioéthanol et diesel (fuel).
De tous ces carburants celui qui pose le plus de problèmes par son émission de particules fines, tellement fines qu’elles passent même au travers des filtres les plus courants, c’est le fuel (diesel).
Aussi aurions-nous pensé que nos « responsables » se serait intéressés tout de suite en premier lieu sur l’utilisation nocive de ce carburant.
Et bien non. Ils adoptent une disposition qui, une fois bien analysée, montrera qu’elle sera d’une très faible efficacité.
Comme je connais mieux Paris qu’une autre grande ville, je vais me limiter à ce Paris où je suis né et où j’habite.
Dans cette ville, la grande majorité des mobiles utilisant des moteurs thermiques à carburant d’origine pétrolifère se déplacent pour des motifs professionnels.
Transports de personnes ou de marchandises. Déplacements d’interventionnistes techniques, services d’urgence médicale ou autres.
Les simples promeneurs et oisifs qui circulent dans leur propre véhicule sont une infime minorité.
Donc, dans une disposition de circulation alternée il faut nécessairement installer des
priorités et des exemptions. À commencer par presque tous les véhicules utilitaires, comme les voitures de livraisons, les taxis, les autocars, les autobus, tous les véhicules de services publics, d’urgences, les véhicules de travaux publics, transports de fonds, de déménagements, les bennes à ordures, etc.
C’est à dire, et cela se comprend tout de suite, les quelques véhicules qui ne pourront circuler qu’un jour sur deux ne seront pas très nombreux.
D’où le peu d’efficacité sur le taux de pollution. Donc, une mesure inefficace mais qui va générer du mécontentement, de la grogne et qui va peut-être causer quelques dommages. Exemple de la personne qui subitement se trouve dans une situation imprévue et urgente qui nécessite d’utiliser sa voiture automobile mais qui devra commettre une infraction.
Car, bien sûr, pour contrôler la bonne application de cette mesure, de nombreux policiers vont être mobilisés (10000 dit-on).
Les services techniques sérieux semblent tous converger vers l’idée que l’utilisation excessive du fuel (diesel) est ce qui génère le plus de pollution, surtout avec ces fameuses particules fines.
Malgré cette vérité qui semble exacte, que l’on connaît depuis longtemps, les responsables politiques à tous niveaux, n’ont pris aucune mesure pour limiter puis supprimer l’usage de ce carburant.
Même aujourd’hui, alors qu’il faut prendre des mesures de salubrité publique urgente, rien ne concerne ce foutu diesel.
Pourtant, on pourrait commencer par interdire la fabrication des véhicules particuliers utilisant des moteurs diesel, ainsi que leur importation.
Ensuite, rendre moins attractif l’utilisation de ce carburant en augmentant fortement son prix.
Pour inciter les possesseurs de véhicules diesel on peut envisager une prime pour le remplacement, comme cela s’est fait il y a quelques années, pour les véhicules d’une certaine catégorie qui émettait moins de CO2.
Est-ce trop simple ? Toujours est-il que rien de ce genre n’est envisagé.
Ensuite, dans les grandes villes comme Paris, on pourrait aussi interdire aux gros camions (utilisant eux aussi le fuel comme carburant) de circuler dans les centres ville. Cela obligeraient les transporteurs à dispatcher les marchandises dans des camionnettes qui elles, pourraient rouler à l’essence voire à l’électricité. Je vois souvent dans mon quartier, très central de la ville, des gros camions de 10 tonnes livrer deux colis qui pourraient même être livrés par un triporteur !
Accuser la voiture automobile de tant de maux, pollution par émission de particules nocives, de gaz carbonique (qu’il fait très sérieux de nommer CO2), en oubliant au passage les oxydes de souffre, les suies, le monoxyde de carbone (CO) et j’en passe sûrement, donc accuser l’auto de tout cela c’est tout de même un point de vue autoritaire et dogmatique.
Si, il est exact que l’usage des engins de transport fonctionnant avec ce fameux moteur (dit à explosions) pollue, il reste néanmoins que les services rendus par ces engins sont exceptionnels.
La pollution dans les villes est due aussi à bien d’autres causes. Les chauffages collectifs et individuels (gaz, charbon, fuel), les émanations toxiques de manipulations industrielles, les outillages de chantiers divers, les climatiseurs et en cherchant bien on devrait trouver aussi d’autres causes. On laisse de côté la plaisanterie des feux de bois dans les cheminées !
Cette fixation sur l’auto est une sorte d’imbécillité simpliste et même incompréhensible.
Dans une agglomération comme celle de Paris et sa couronne, on peut imaginer que chaque jour, plusieurs millions de personnes se déplacent. L’immense majorité à pied, en prenant des transports en commun (bus, métro et train). Beaucoup en automobile collectivement ou individuellement. (taxi ou voiture personnelle)
Quelques unes en moto ou scooters et très peu en bicyclettes.
Cela est une évidence qui n’a pas besoin de longues études, d’analyses statistiques pour le voir et le comprendre.
Pourtant, la ville aménage à grand frais des espaces privilégiés pour la circulation des bicyclettes ainsi que des stationnements gratuits.
Selon les dernières estimations, l’usage de la bicyclette ne concernerait qu’environ 2% des personnes qui se déplacent.
Les deux roues motorisées font aussi l’objet de mesures protectrices. Tolérance pour les infractions, garage gratuit et souvent sauvage (n’importe où). Pourtant les moteurs des deux roues sont souvent aussi polluants que celui des autos. La majorité des scooters utilisent des moteurs deux temps qui sont très polluants. (Même avec les derniers développements techniques comme l’injection directe).